• * Page 14 *

         Cependant, Vaïlyne insista sur le fait que rien n’était certain. Tout ce qu’elle m’avait raconté n’était qu’une légende que les fées elles-mêmes avaient colportées durant des millénaires. En dehors de cette version, les fées restaient des plus discrètes sur leurs origines, si bien que bon nombres pensaient qu’elles étaient liées aux origines même du monde. Vu que la conversation commençait à dévier sur de la théologie ou de l’historique très ancien, je lui fit comprendre d’une grimace mon aversion pour la chose. Je lui demandais alors qu’elle était cette langue que parlais la dryade et que les fées semblaient comprendre, peut être même parler. Elle n’en savait pas grand chose finalement, juste qu’il s’agissait d’un très vieux dialecte inventé par les hauts elfes, un langage commun aux peuples de la nature qui ne pouvaient s’exprimer par un quelconque moyen verbal. De plus, elle m’expliqua que les fées s’exprimaient surtout par leurs corps, par le biais de la danse. Je n’avais jamais envisagé un tel moyen de communication, comme un langage des signes utilisant tous les membres. Je me tournais de nouveau pour les voir danser, tentant de comprendre le fonctionnement de tout cela, en vain. Jylénia dût remarquer mon incrédulité sur le moment car je décelais un léger sourire sur ses lèvres tandis qu’elle parlait.

         Je laissa mon regard s’envoûter devant cette petite danse. Les cheveux d’or et d’argent de ces deux petites créatures virevoltaient en tout sens, créant des reflets superbes selon l’angle de la lumière solaire. Leur manteau de lumière semblait osciller entre les teintes dorées et des teintes plus colorées. En y regardant attentivement, je crus déceler les couleurs de l’arc-en-ciel, bien que je n’en étais pas certain tant les teintes étaient légères et vives. Leurs ailes émettaient un faible bourdonnement des plus mélodieux, à l’inverse des insectes en général qui ne produisait qu’un son unique et monotone à mon oreille.

         Cela dura quelques minutes, sans compter le temps d’explication juste avant, mais pour mes yeux émerveillés, cela semblait avoir duré une douce éternité. Puis elles s’arrêtèrent de danser, Jylénia se tut à son tour, un sourire affectueux aux lèvres. Les deux fées se tournèrent vers moi et ma compagne féline, firent des signes de mains énergiques dont je répondis par un signe de tête, et s’envolèrent dans la prairie alentour. Je remarquais alors que nous avions quitté le couvert des arbres pour la clarté d’une clairière dans laquelle vaquait quelques animaux semblables à des faons. Lorsque je demandais ce qu’étais ces créatures je fus surpris et amusé. C’était bel et bien des faons, ainsi que des biches et quelques cerfs. Ce devait être les premiers animaux normaux que je voyais. En regardant plus loin, je pouvais apercevoir plus aisément l’immensité blanche des sommets qui s’étendait sur ma droite, ainsi que la hauteur du mont que nous descendions. Je crus apercevoir le promontoire où je me trouvais au début de mon voyage, plus abrupt que les environs. Je remarquais également que nous avions déjà descendu une sacré distance en pente douce, sans même m’en être rendu compte à cause de mon attention focalisée sur les fées et insectes du coin. Je regardais toujours plus haut pour voir où se terminait la montagne, forcé de constater que son sommet se perdait bien au-delà des nuages. Puis mon regard se tourna en aval, et ce que je vis ne m’enchanta pas vraiment, voyant que la pente devenait bien plus raide et mouvementée.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :