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         Là, j’avais sérieusement décroché. Déjà que les termes techniques n’était pas mon fort, je préférais, et de loin, la vulgarisation des termes, mais cette histoire de démons et de terres sauvages, c’était trop pour moi. Elle le comprit car elle s’arrêta de parler pour chercher ses mots, plus approprié à ma compréhension d’un monde nouveau et totalement étrange.

         « Il serait bon que je t’explique ce que sont les jyrithes et les vallithes. Ne t’inquiètes pas, la différence et flagrante et toute simple. Jyrithe est un terme désignant l’ensemble des races évoluées et civilisées de Dralégliane. Vallithe est son exact contraire. »

         Elle me désigna du doigt les animaux qui vagabondaient aux abords de la forêt qui longeait le fleuve. C’est alors que je me rendis compte que Targan n’allait plus tarder à être en vue. Nous nous étions rapprochés de la rive Sud pour laisser passer un immense navire de bois, un galion à trois étages si je me référençais aux lignes superposées de fenêtres sur ses flancs. Les voiles étincelaient sous la lumière solaire et les motifs, des poissons d’argents, se mouvaient sur toute la toile. Bon nombres de passagers, de tous les genres imaginables, regardaient par dessus le bastingage les pêcheurs s’activer, nous compris. Devant moi, Vaïlyne se raidit, je l’entendais pester dans sa barbe à propos de talvarithes. Je me retournais vers la dryade pour comprendre ce qu’était un talvarithe.

         « J’allais y venir justement. Les jyrithes sont divisés en trois factions qui gouvernent l’ensemble des territoires conquis, ou presque. Comment se divise vos peuples chez vous ?

         - Heu… Eh bien nous ne somme qu’une seule et même race humaine, divisée par des nations. Chaque pays possède sa propre langue, sa propre culture, son propre système de gouvernement.

         - Ce n’est pas si différent de nous finalement, hormis le fait que cela fait quelques milliers d’années que nous avons centralisé la chose. Une faction est un ensemble de jyrithe ayant un même mode de vie et de pensée, sans prendre en compte les origines, les cultures et les différences diverses. La première est la faction sérénithe, le peuple du souverain, dont nous faisons partie Vaïlyne et moi-même. Nous sommes basées sur l’équilibre entre l’évolution et la nature, entre la science et la magie. Pacifiques dans l’âme mais prêt à en découdre s’il le faut. Viennent ensuite les talvarithes, unis autour de la destruction et de l’avancement technologique. Ce sont des brutes insensibles qui ne respectent rien tant que cela leur permet d’atteindre leurs buts. Leurs terres sont souvent ravagés et leurs villes sont horribles. Quant aux natriens, ils sont assez spéciaux. La faction est constituée principalement de jyrithes issus de la nature comme les dragons, les dryades, les ondines. Ils sont persuadés de représenter le monde et qu’il est de leur devoir de le préserver des autres factions. »

         Etrangement, je sentais dans ses propos une partialité assez évidente, agrémentée d’un profond dégoût, ce qui faisait des sérénithe une faction étonnamment agréable à l’inverse des deux autres. Bien entendu, je ne portais que peu de crédit à ces paroles, étant d’un naturel à ne pas prendre parti sans savoir.


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